Aujourd’hui nous allons parler d’intégration avec deux films.
1) La tête Haute
Malony a onze ans. Sa jeune mère Séverine, irresponsable, droguée et instable, n’assure pas un cadre affectif et éducatif satisfaisant. Il est placé par la juge des enfants Florence Blaque dans plusieurs établissements de plus en plus contraignants. Sa scolarité désastreuse est interrompue, il est sujet à des crises de violence qu’il ne contrôle pas, et multiplie les délits. Cependant, la magistrate persiste à tenter de l’aider en dépit du peu de résultats auxquels elle parvient et malgré le comportement souvent hostile, mais parfois attachant, du jeune garçon, lié plus que tout à sa mère et à son frère cadet.
Quand il a 16 ans, Malony est pris en main par Yann, un éducateur judiciaire déterminé à le sauver, protégé par cette juge qui croit en lui, il oscille entre progrès et rechutes mais relève la tête jusqu’à ce qui peut être un espoir de vie épanouie.
qu’en pensez-vous ? (vrai-faux, peut-être, pourquoi ?)
- -C’est un film sur l’enfance en danger au sens large .
- -C’est un film sur l’intégration, l’insertion, l’assimilation)
- – Est-ce qu’il faut être étranger pour avoir des problèmes d’intégration, d’insertion et/ou d’assimilation ?
- -Le film montre l’action des professionnels et les difficultés des jeunes.
- -Le film met en lumière les difficultés du monde judiciaire et de ses représentants.
- -Le film montre des délinquants dont la particularité principale est la violence physique.
- -“La Tête haute” est le parcours initiatique d’un jeune adolescent de la classe moyenne/défavorisée/?.
- -Malony est un adolescent a la personnalité complexe en totale rupture sociale.
- -Malony accepte volontiers l´aide externe.
- -Yann se caractérise par sa patience, son abnégation et sa persévérance.
- -Il n´y a pas d´espoir dans le film.
- -La bienveillance et ses vertues est un des thèmes importants du film.
- -Yann et Malony ont en commun la délinquance.
- -Les visites de Malony dans le bureau du juge fonctionne comme le leitmotiv du film.
- -La mère de Malory n´aime pas son fils.
- -Yann et la juge sont en conflit permanent.
- -Séverine est colérique et instable.
- -Le film est un drame social.
- que pensez-vous de la dernière scène ?
2) Synonymes 2019
Un jeune homme étranger arrive à Paris. Il se rend dans un appartement parisien de style haussmannien vide et s’y installe. Après avoir pris une douche, il constate qu’on a volé ses affaires : entièrement nu, il va frapper aux portes des autres appartements, appelant à l’aide. Alertés, deux jeunes voisins pénètrent dans l’appartement et le découvrent inanimé… Une étrange amitié naît entre lui et le jeune couple qui lui donne vêtements et argent. Yoav, c’est le nom du jeune homme, est juif et a fui son pays, Israël, pour des raisons que l’on ignore. Il est venu en France apprendre la langue et devenir Français.
scène de formation pour devenir français 1:32-1:42
scène 1:58 tu ne te rends pas compte la chance que tu as d’être français…
qu’en pensez-vous ?
- -C’est un film sur l’intégration au sens large . (Intégration, insertion, assimilation)
- -Le film montre les difficultés des jeunes à se trouver.
- -Le film met en lumière les difficultés de la société à intégrer les nouveaux venus.
- -Le film montre les règles françaises pour devenir membre de la société (apprendre la langue, l’éducation civique).
- -“Synonyme” est le parcours initiatique d’un jeune homme blessé par la guerre.
- -Yoan est un jeune à la personnalité complexe en totale rupture sociale.
- -Yoan accepte volontiers l´aide externe.
- -Emile se caractérise par sa patience, son abnégation et sa persévérance.
- -Il n´y a pas d´espoir dans le film.
- -La bienveillance et ses vertues est un des thèmes importants du film.
- -Yoan, Emile et Caroline ont en commun le désespoir.
- -Les visites de Yoan chez Emile fonctionne comme le leitmotiv du film.
- -Le père de Yoan n´aime pas son fils.
- -Yoan et Caroline et Emile sont en conflit permanent.
- -Yoan, Emile et Caroline sont tristes et instables.
- -Le film est un drame social.
- que pensez-vous de la dernière scène ?
La tête haute
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Synonymes
https://coc.kanopy.com/video/synonyms
D’après vous
- Qu’est-ce que l’intégration ?
- Que veut dire s’intégrer ?
- Qu’est-ce que l’insertion ?
- Que veut dire s’insérer ?
- Et l’assimilation ?
- Qu’est-ce qu’un étranger ?
Voici des définitions https://www.histoire-immigration.fr
Musée de l’histoire de l’immigration
Un étranger : Dans le domaine juridique, le terme d’« étranger » désigne toute personne n’ayant pas la nationalité de l’État dans lequel elle vit. En France, le terme prend ce sens à partir de la Révolution où, pour la première fois dans l’histoire, la définition de la « qualité de Français » entre dans la Constitution. Depuis lors, la définition juridique de l’étranger a varié en fonction des évolutions de la notion de nationalité – terme qui entre dans le dictionnaire de l’Académie française en 1835.
- Mais peut-on être un étranger dans son propre pays ?
Que faut-il entendre par intégration ?
L’intégration renvoie à l’idée d’un tout (être entier, intégral d’où la notion d’intégrité) à quoi viennent s’agréger plusieurs processus : l’adjonction d’éléments extérieurs (intégration des parties au tout) ; l’harmonisation, la coordination de ces parties au service d’un tout cohérent et efficient mais aussi des processus de développement (concentration verticale ou horizontale en économie de l’entreprise, intégration européenne), de renouveau, de réparation…
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Pensez-vous qu’il soit aussi difficile de s’intégrer dans une société que l’on soit national ou étranger ?
Sociologiquement, l’intégration c’est du désir, le désir de vivre ensemble, entretenu par du lien social, nourri de cohésion sociale et stimulé par des processus de réaffirmation et d’évolution, un équilibre entre permanence et variation, certitude et incertitude, identique et différent, l’un et le multiple.
C’est dire si mesurer l’intégration à la seule capacité des étrangers, des immigrés et même de leurs descendants, à se fondre dans la communauté nationale en en respectant ses valeurs peut être un appauvrissement voire un leurre quand aux enjeux sociaux et politiques.
L’intégration c’est du lien social
A l’origine, l’intégration s’applique à la capacité des individus, de tous les individus, à participer à des activités collectives. A l’intégration, Durkheim oppose la notion d’anomie qui “vient de ce que les organes solidaires ne sont pas en contact suffisant ou suffisamment prolongé“. L’anomie naît de l’isolement, de la relégation, des discriminations, du chômage… autant d’exclusions des activités et des espaces collectifs (travail, famille, voisinage, école, loisir, vie associative, sportive, culturelle…). Ces “contacts” insuffisants frappent aussi bien les jeunes, les femmes, les chômeurs, les personnes seules, les banlieusards… que les immigrés. L’intégration, comme lien social, demande que soit spécifié, à chaque fois, de qui et de quoi l’on parl
Segmentation versus intégration
La participation à des activités collectives (la “solidarité organique”) concourt à la cohésion d’ensemble. L’intégration désigne alors l’unité de la société, son intégralité comme son intégrité, la réaffirmation d’une identité collective et son renouveau porté par des revendications nouvelles. Car le désir d’intégration nait aussi d’une nation désirable.
Les incertitudes quant aux valeurs partagées, la crise de la citoyenneté, la remise en question du modèle social, la désaffection à l’égard du politique, l’accroissement des distances sociales, le blocage des mécanismes d’intégration (l’entreprise ou l’école) affaiblissent la force d’intégration de la nation. Cette crise survenant dans des sociétés mondialisées favorise les replis sur soi (identitaires, communautaires, religieux, ethnico-nationalistes mais aussi spatiaux et sociaux). Le chacun pour soi prend le pas sur le tous pour un, l’individuel sur le collectif.
Débats
Si les difficultés d’intégration naissent de la segmentation de la société, en quoi les immigrés en seraient-ils les responsables ?
L’Europe en dégageant des perspectives politiques et sociales (et pas uniquement juridiques) pourra t-elle, à son tour, figurée comme force d’intégration ?
Mustapha Harzoune, 2012
Qu’est-ce que l’intégration vue au prisme de l’immigration ?
Selon Gérard Noiriel “il n’y a aucune loi permettant de mesurer l’intégration comme un thermomètre mesure la température“. D’ailleurs, pour l’historien, les étrangers qui seraient rentrés chez eux ou partis vivre ailleurs qu’en France seraient au moins aussi nombreux que celles et ceux qui auraient décidé d’y rester. Pour ces derniers, longtemps, la question ne s’est pas ou peu posée. L’idée étant que l’intégration est un processus au long cours, qui va sans se dire, sans bruits ni publicité, dans l’intimité des multiples relations quotidiennes.
Depuis les années 80, l’intégration des immigrés est devenue une antienne politique avec, en toile de fonds, une réflexion sur la capacité ou la volonté du pays à accueillir de nouveaux citoyens. La première se jauge à l’aune du désir des arrivants de faire leur la langue, les valeurs, les usages du pays. La seconde interroge la place faite – ou pas – à la “diversité” perçue, en soi, comme un “enrichissement“.
19% de la population française
Selon le Haut Conseil à l’Intégration, l’intégration désigne la “participation effective de l’ensemble des personnes appelées à vivre en France à la construction d’une société rassemblée dans le respect de principes partagés (liberté de conscience et de pensée, égalité entre homme et femme par exemple)“. L’intégration renvoie non pas à tous ceux qui vivent en France mais à ceux qui “sont appelées” à y vivre : rien moins que 11,5 millions de personnes (19% de la population française) comprenant cinq millions d’immigrés, “dont 2 millions sont devenues française“, et 6,5 millions d’enfants d’immigrés.
Il est d’usage de distinguer intégration et assimilation : la première ne viserait pas à réduire toutes les différences. L’insertion relève plutôt des questions économiques et sociales comme l’accès au marché du travail ou le niveau de formation… indispensables pour faciliter une intégration qui renvoie, elle, à la capacité (et à la volonté) d’adopter les valeurs, les modes de vie, les principes civiques, la langue de la société d’accueil. Sans insertion, difficile de s’intégrer. A contrario, on peut être intégré sans être inséré… “Intégré je le suis, où est la solution ?” chante le groupe Zebda.
Processus ou contrat ?
L’intégration désigne aussi la politique chargée d’accompagner l’intégration des immigrés. Ses outils sont l’école, la maitrise de la langue française, la naturalisation ou le mariage.
Depuis le 1er janvier 2007, tout étranger qui entre en France pour un séjour de longue durée doit signer un Contrat d’accueil et d’intégration où il s’engage à suivre une formation pour connaître le fonctionnement des institutions, les “valeurs de la République“, l’organisation de la société et par lequel on estime ses connaissances de la langue française et ses compétences professionnelles.
L’intégration devient un contrat juridique remisant dans les oubliettes de l’histoire de France un pragmatisme au moins séculaire et l’effectivité de ce qui était d’abord un processus. Le HCI préconise la création d’une Agence de l’intégration.
Mustapha Harzoune, 2012