R Rabelais, Gargantua

Jeudi 12 septembre, jour 8

  1. Rabelais
  2. Rabelais : p.94-124
  3. Vidéo une oeuvre

📚 Devoirs 📚

Pour aujourd’hui je vous demande de

  1. Lire p.94-124
  2. réfléchir aux questions suivantes
    cette partie dĂ©crit un long voyage….
    quels sont les messages humanistes que vous trouvez dans ce voyage ?
    quels sont les questionnements sur la société ?
    voyez-vous du Montaigne dans cette conversation ?
  3. poster un commentaire sur oaks dans notre forum
  4. Commencez Ă  chercher une personne Ă  interviewer…
    – vous pouvez chercher sur internet dans les dĂ©partements de français des universitĂ©s des professeurs d’Ă©tudes mĂ©diĂ©vales ou de la renaissance ou chercher auprès de Bibliothèques ou d’universitĂ©s en France
    – Obligations : la personne doit parler français, la personne doit ĂŞtre spĂ©cialisĂ©e du V au XVIe siècles inclus
    – faites une liste de deux ou trois personnes, avec leur short bio et
    ex: Dr. Juliette Bourdier, Médieviste, CofC, Bourdier@cofc.edu, She specializes in medieval European literature and culture with a particular interest in the perception of Hell whether in terms of geography, gender studies or sociological analysis.
    – postez votre sĂ©lection sur Oaks Forum “L’entretien vidĂ©o” Topic “liste”

📚 —- 📚

 

En ce jour

📌 Virelangue

Vr22

 

📌 Expression du jour

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L’expression « mouton de Panurge » dĂ©signe un suiveur : une personne qui imite sans se poser de questions, qui suit instinctivement ce que fait le plus grand nombre et se fond dans un mouvement collectif sans exercer son esprit critique ni seulement faire preuve de l’intelligence qu’on peut espĂ©rer d’un ĂŞtre humain.

 

📌 Image result for click iconVidéo Entretien

Vous allez vous entretenir avec un spécialiste du Moyen Age ou de la Renaissance.
1) 10 septembre vous allez sélectionner deux ou trois personnes
2) 17 septembre vous allez envoyer un email Ă  ces personnes en leur demandant si elles accepteraient d’ĂŞtre interviewer. Vous envoyez deux trois questions sur leurs recherches.
3) 17 octobre vous devez avoir fait votre interview (via Zoom)
4) 22 octobre vous avez fait votre montage et les sous-titres.

📌 Ă  propos d’Humanisme

 

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La Dive Bouteille

Le mot final de « Trinch », donnĂ© par la Dive Bouteille, renvoie Ă  la dualitĂ© symbolique du « boire ». Devant le dĂ©pit et l’étonnement de la compagnie, Bacbuc en donne l’explication :Trinch est un mot panoraculaire, et compris de toutes nations, et il signifie pour nous : Buvez. […] Mais ici maintenons que ce n’est pas rire, mais boire, qui est le propre de l’homme ; je ne dis pas boire simplement et absolument, car aussi bien boivent les bĂŞtes : je dis boire du vin bon et frais. Notez, amis, que de vin divin on devient, et qu’il n’y a argument aussi sĂ»r, ni d’art de divination moins fallacieux. Vos AcadĂ©miques l’affirment. […] Car il a le pouvoir de remplir l’âme de toute vĂ©ritĂ©, de tout savoir et de toute philosophie. Si vous avez remarquĂ© ce qui est Ă©crit en lettres ioniques sur la porte du temple, vous avez pu comprendre que dans le vin est cachĂ©e la vĂ©ritĂ©. La Dive Bouteille vous y envoie, soyez vous mĂŞmes interprètes de votre entreprise (Cinquième Livre, Chap. 45, p.406-407).

La réponse de la Dive Bouteille se clôt sur une injonction banale « Buvez » qui invite le lecteur à étancher sa soif. Cette recherche symbolique de la sagesse par la boisson incite l’être humain à descendre au plus profond de lui-même pour y trouver la vérité ; il suffit comme l’enseigne le précepte socratique, de « se connaître soi-même ».

📌 Oeuvre rabelaisienne

📎 Tables des matières

 

Les tables de matières de rabelais[5]Les tables de matières de rabelais[6]Les tables de matières de rabelais[4]Les tables de matières de rabelais[3]

📎 Rappel

L’ouvrage de Rabelais se compose de cinq livres. Le premier a pour titre Gargantua 1534, et les quatre autres Pantagruel. Le titre complet du premier est : Pantagruel. Les horribles et Ă©pouvantables faits et prouesses du très renommĂ© Pantagruel Roi des Dipsodes, fils du Grand GĂ©ant Gargantua. ComposĂ©s nouvellement par maitre Alcofribas Nasier 1532. Il sera suivi du Tiers livre en 1546 (Le Tiers Livre des faits et dits HĂ©roĂŻques du noble Pantagruel, composĂ©s par M. François Rabelais, docteur en mĂ©decine et Calloier des Iles d’Hyères), du Quart livre en 1552 (Le Quart Livre des faits et dits HĂ©roĂŻques du noble Pantagruel. ComposĂ© par François Rabelais, Docteur en MĂ©decine et Calloier des Iles d’Hyères) et du Cinquième livre, posthume.

Le Tiers Livre s’inscrit dans la continuitĂ© du cycle humaniste de François Rabelais, formant la suite des ouvrages Gargantua et Pantagruel. Une douzaine d’annĂ©es s’écoulent entre la parution de ces deux premières Ĺ“uvres et celle de la troisième en 1546. L’auteur abandonne alors son pseudonyme « MaĂ®tre Alcofribas Nasier abstracteur en quintessence » et rĂ©vèle sa vĂ©ritable identitĂ©, assurant une vĂ©ritable paternitĂ© Ă  cette Ĺ“uvre jugĂ©e obscène et condamnĂ©e par la Sorbonne, puis protĂ©gĂ©e par un privilège royal. L’abondance de citations latines en fait un livre Ă©rudit typique de l’humanisme, aspect toutefois contrebalancĂ© par un comique de farce. Il se fait le miroir des rĂ©flexions mĂ©dicales, juridiques, morales et religieuses du temps.

Au fil de notre étude nous nous demanderons si Le Tiers Livre correspond à l’esprit rabelaisien et si d’autres aspects plus méconnus s’en détachent.

  1. cette partie dĂ©crit un recherche philosophique par l’absurde….
  2. quels sont les messages humanistes que vous trouvez dans ce voyage ?
  3. quels sont les questionnements sur la société ?
  4. voyez-vous du Montaigne dans cette conversation ?

Le Tiers Livre

La prĂ©face s’adresse Ă  la communautĂ© de Diogène, « buveurs très illustres », et place le rĂ©cit sous le signe de la fĂŞte et du comique carnavalesque. Elle raconte une anecdote de Diogène durant la guerre qui a eu lieu entre la MacĂ©doine et Corinthe, et se termine sur une injonction Ă  boire.

Dans le rĂ©cit proprement dit, Pantagruel a conquis le pays de Dipsodie et y a amenĂ© la colonie d’Utopie. Il donne Ă  Panurge le domaine de Salmiguondin. Celui-ci dĂ©pense son argent en festins, banquets et filles. Pantagruel ne se fâche pas mais lui dit que s’il continue ainsi, jamais il ne pourra devenir riche. Panurge fait alors l’Ă©loge des dettes et des dĂ©biteurs. Selon lui, la dette est un phĂ©nomène naturel, puisque mĂŞme le corps humain repose sur ce processus. Pantagruel ne se laisse pas convaincre.

Panurge annonce ensuite qu’il souhaite se marier et demande son avis Ă  Pantagruel Ă  ce sujet. Ce dernier dĂ©livre alors des opinions contradictoires, lui rĂ©pondant qu’il est difficile de donner des conseils sur le mariage, et il cite Homère et Virgile avant de refuser de se prononcer dĂ©finitivement. Panurge dĂ©cide alors de prendre sa dĂ©cision en jouant aux dĂ©s, mais Pantagruel lui rappelle que c’est illicite, et fait apporter les Ĺ“uvres de Virgile. Il tente de les interprĂ©ter pour y trouver des informations sur le mariage de Panurge et se livre Ă©galement Ă  des pronostics. Ne parvenant Ă  deviner, un autre moyen de divination est choisi. Pantagruel conseille Ă  Panurge de prĂ©voir l’heure de son mariage par des songes, et ils organisent un banquet.

Le lendemain, Panurge raconte ses rĂŞves pour les faire interprĂ©ter. Pantagruel lui conseille d’en discuter avec une sibylle de Panzoust. Il se fera accompagner par ÉpistĂ©mon. Les deux hommes cheminent trois jours durant avant de parvenir Ă  la montagne de la sibylle, d’oĂą Panurge s’enfuit très effrayĂ© et en renonçant finalement Ă  se marier. La vieille le rattrape et lui dit que le sort de son mariage est Ă©crit dans certains vers. Panurge comprend alors qu’il sera dĂ©shonorĂ© par sa femme, ce qui confirme les pronostics virgiliens.

Puis Pantagruel lui conseille de demander les conseils d’un muet. Panurge consulte donc Nazdecabre, un sourd-muet de naissance. Celui-ci affirme que Panurge se mariera et que tout se passera bien avant la fête, mais un éternuement semble signifier que le mariage sera malheureux. Panurge, fâché, essaie alors de frapper le muet.

Pour Ă©claircir ses doutes, Pantagruel lui propose de poursuivre ses consultations ; c’est donc le vieux poète Raminagrobis qui est dĂ©sormais sollicitĂ©. Celui-ci Ă©crit un texte, puis leur demande de partir. Panurge, effrayĂ© par cette nouvelle aventure, prend conseil auprès d’ÉpistĂ©mon, qui lui conseille d’aller voir Her Trippa sur l’Ă®le Bouchart. Panurge s’exĂ©cute, mais Her Trippa lui dit qu’il a la physionomie d’un homme cocu et diffamĂ©, et lui annonce qu’il sera battu par sa femme. Panurge se met en colère et l’insulte.

Panurge s’adresse ensuite alors Ă  Frère Jean, qui lui conseille de se marier joyeusement, et il se sent rassurĂ©. L’oracle des cloches l’enjoint Ă©galement Ă  se marier. Frère Jean rĂ©conforte aussi Panurge sur sa peur d’ĂŞtre cocu.

C’est alors que Pantagruel dĂ©cide de rĂ©unir un thĂ©ologien, un mĂ©decin, un avocat et un philosophe pour venir en aide Ă  Panurge. Les hommes lui conseillent de se marier. Toutefois, le mĂ©decin ne sait que rĂ©pondre, et entame des rĂ©flexions d’ordre physiologique. Il dĂ©clare que le cocuage est naturel dans le mariage, et en propose un remède. Il dĂ©montre que les femmes sont attirĂ©es par les choses dĂ©fendues, et raconte une anecdote. Panurge tente d’interprĂ©ter des ouvrages mĂ©dicaux pour savoir la conduite Ă  adopter. Le philosophe, quant Ă  lui, trouve la question du mariage difficile et formule avec Panurge des hypothèses sur les deux choix qui s’offrent Ă  lui. C’est alors que Gargantua arrive et fait servir Ă  boire.

Pantagruel assiste ensuite au jugement du juge Bridoye, qui pour ce faire se sert de dés. Le juge explique comment il procède d’ordinaire pour diluer le procès avec des formalités inutiles. Pantagruel justifie les agissements de Bridoye en racontant une étrange histoire sur la complexité du jugement humain.

Ensuite, Panurge se fait conseiller par le fou Triboullet, mais Panurge et Pantagruel interprètent différemment les paroles du fou. Au total, auprès de toutes les personnes consultées, Panurge aura été confronté à la difficulté d’interpréter des propos pour le moins obscurs, beaucoup de ses interlocuteurs se gorgeant de paroles absurdes.

Les deux hommes dĂ©cident alors de consulter l’oracle de la Dive Bouteille, dont la quĂŞte sera narrĂ©e dans Le Quart Livre. L’œuvre se termine sur le descriptif des prĂ©paratifs du voyage et un très long Ă©loge du pantagruelion, herbe dont sont vantĂ©es toutes les qualitĂ©s, et qui correspond au chanvre.

Le Quart Livre

  1. cette partie dĂ©crit un long voyage….
  2. quels sont les messages humanistes que vous trouvez dans ce voyage ?
  3. quels sont les questionnements sur la société ?
  4. voyez-vous du Montaigne dans cette conversation ?

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Le Quart Livre est dĂ©diĂ© Ă  Odet de Coligny, cardinal de Châtillon, frère de l’amiral de Coligny – assassinĂ© lors de la Saint-BarthĂ©lĂ©my -, qui devait devenir calviniste, ĂŞtre excommuniĂ© et mourir empoisonnĂ© en Angleterre.

Le Prologue se réfère à la mythologie pour justifier ses audaces.

Le roman met en scène le dĂ©part de Pantagruel, au mois de juin, avec Panurge, Frère jean, EpistĂ©mon, Gymnaste, EusthĂ©nès, Rhizotome, Carpalim et autres « domestiques ». Ils sont Ă©galement accompagnĂ©s de XĂ©nomanes, grand voyageur et navigateur, mandĂ© par Panurge. C’est une vraie flotte qui part, avec de riches vaisseaux, dont le plus beau, celui de Pantagruel, s’appelle la Thalamège. XĂ©nomanes pense que l’oracle de la Dive Bouteille est près du Catay, près des Indes supĂ©rieures (c’est-Ă -dire en Chine) et qu’au lieu de prendre la route des Portugais (par le Cap de Bonne-EspĂ©rance et l’OcĂ©an Indien), il vaut mieux cingler droit vers l’Ouest sur le parallèle de l’Inde (qui est le mĂŞme que celui des Sables d’Olonne), « girant autour du PĂ´le, mais sans monter trop haut, de peur d’ĂŞtre pris dans l’OcĂ©an Arctique ».

Rabelais prend donc parti pour la rotondité de la terre et pense que, par cette voie directe, le voyage ne doit pas durer plus de quatre mois, alors que les Portugais mettent trois ans. Il s’inspire du récent voyage de Jacques Cartier de sorte que l’on peut suivre ce voyage imaginaire sur les cartes de l’époque.

Pantagruel ne cessera d’ĂŞtre en liaison avec son père par pigeons voyageurs.

Les navigateurs croisent un navire marchand : ce sont des Français de Saintonge qui viennent du royaume lanternois. Panurge, qui s’est pris de querelle avec le marchand Dindenault et qui veut se venger, lui achète un mouton et le jette Ă  la mer ; en l’entendant bĂŞler, tous les autres moutons se jettent derrière lui, ainsi que le marchand qui tombe Ă  l’eau en voulant les retenir. Les autres bergers, voulant Ă©galement retenir les moutons, connaissent le mĂŞme sort.

Le rĂ©cit de Rabelais est dès lors composĂ© essentiellement d’une suite d’escales dans des Ă®les mi-fantaisistes, mi-symboliques oĂą vivent d’Ă©tranges habitants : c’est d’abord l’Ă®le de Cheli oĂą règne le saint roi Panigon et oĂą la coutume est que tous les habitants embrassent les voyageurs de passage ; puis l’Ă®le de Procuration oĂą vivent les Chicanous, gens de loi qui gagnent leur vie Ă  ĂŞtre battus (1) ; puis les Ă®les de Tohu et Bohu oĂą habite un gĂ©ant qui se nourrit de moulins Ă  vent. Les voyageurs croisent en mer neuf bateaux lĂ©gers pleins de moines qui vont au Concile de Chesil (2).

Panurge leur fait mille politesses, mais survient une effroyable tempête où la lâcheté de Panurge est mise à rude épreuve.

Après la tempĂŞte, ils descendent dans l’Ă®le des Macraeons (3), peut-ĂŞtre l’Ă®le des DĂ©mons, au nord de Terre-Neuve. Elle est peuplĂ©e de vieillards, couverte de forĂŞts et hantĂ©e par des dĂ©mons et des hĂ©ros morts (occasion pour Pantagruel de mĂ©diter sur les prodiges qui accompagnent la mort des grands hommes). Cette Ă®le reprĂ©sente les grandes cultures en ruine de l’AntiquitĂ©. Les Macraeons parlent le grec ancien, et, dans cet Ă©pisode, Rabelais s’inspire de Plutarque. Ă€ l’issue de l’épisode, Pantagruel rĂ©affirme sa croyance en la doctrine chrĂ©tienne.

Après avoir rĂ©parĂ© leur navire et renouvelĂ© leurs provisions, les voyageurs reprennent la mer et passent devant l’Ă®le de Tapinois oĂą règne CarĂŞmeprenant, un triste sire, habillĂ© de gris, qui ne rit jamais et est le symbole de toutes les abstinences. Il possède plusieurs traits caractĂ©ristiques du moine et une double tonsure ; il a un cĂ´tĂ© effrayant et monstrueux. Il symbolise tous les ennemis de Rabelais (4). Rabelais s’y moque des prescriptions de carĂŞme et manifeste d’étourdissantes connaissances anatomiques.

Pantagruel ne veut pas descendre dans l’Ă®le de CarĂŞmeprenant, mais ne peut Ă©viter, après avoir tuĂ© au passage une baleine, d’aborder Ă  l’Ă®le Farouche dont les habitants, les Andouilles, le prennent pour un envoyĂ© de CarĂŞmeprenant, avec qui elles sont toujours en guerre.

Les Andouilles, qui ont comme alliĂ© Mardi-gras, et qui sont Ă©videmment le symbole de tous les appĂ©tits, sont très vindicatives et tentent de dresser une embuscade Ă  Pantagruel. Celui-ci est tout en Ă©moi de voir le mĂ©chant caractère de cette race et dĂ©cide de se tenir sur ses gardes. Frère Jean prie Pantagruel de le laisser se dĂ©brouiller contre les Andouilles ; il demande aux cuisiniers de l’aider Ă  combattre celles-ci. Les cuisiniers entrent dans une grande truie-piège, inspirĂ©e de la ruse du cheval de Troie.

Pendant ce temps, Pantagruel s’apprĂŞte Ă  se dĂ©fendre contre les Andouilles, mais il envoie d’abord Gymnaste essayer de parlementer. Un gros cervelas voulant le saisir Ă  la gorge, Gymnaste le coupe en deux : c’est le signal de la mĂŞlĂ©e. Pantagruel demande Ă  parlementer avec la reine des Andouilles, Niphleseth (5), qui s’excuse et allègue un faux rapport d’un espion suivant lequel CarĂŞmeprenant allait attaquer l’Ă®le Farouche. Niphleseth se soumet Ă  Pantagruel et lui promet de lui envoyer chaque annĂ©e 78 000 andouilles.

Pantagruel quitte l’Ă®le Farouche et deux jours après arrive en l’Ă®le de Ruach dont les habitants, tout enflĂ©s, ne se nourrissent que de vent. Ce bref Ă©pisode marque le retour de Rabelais Ă  l’humour scatologique, toujours signe de condescendance chez notre auteur, et lui permet de marquer l’évolution du personnage de Pantagruel.

Les voyageurs parviennent Ă  l’Ă®le des Papefigues (6), jadis libres et riches et devenus très pauvres et malheureux depuis qu’ils ont « fait la figue » Ă  (7) une image du pape que leurs voisins, les Papimanes (8), exposaient lors d’une grande fĂŞte religieuse ; en reprĂ©sailles les Papimanes les ont attaquĂ©s et asservis. La sociĂ©tĂ© des Papefigues a Ă©tĂ© anĂ©antie ; il ne reste plus, au milieu de ruines que des paysans asservis par des prĂŞtres superstitieux.

Les navigateurs passent alors dans l’Ă®le des Papimanes, qui ont un culte pour le pape et ses DĂ©crĂ©tales grâce auxquelles la papautĂ© peut extorquer de grosses sommes au royaume de France. Rabelais s’y moque des superstitions, et il accuse les Catholiques de respecter la lettre, mais non l’esprit des textes sacrĂ©s. L’évĂŞque Homenaz se livre Ă  un panĂ©gyrique ridicule des dĂ©crĂ©tales, prononcĂ© au cours d’un banquet. Rabelais tue par le comique : il suffit d’inverser les louanges d’Homenaz pour parvenir Ă  la vĂ©ritĂ©.

Après le cĂ©lèbre Ă©pisode des paroles dĂ©gelĂ©es, Pantagruel et ses compagnons abordent dans l’Ă®le de Messire Gaster (9), qui est sourd et ne parle que par signes (« Ventre affamĂ© n’a pas d’oreilles ») ; avec lui rĂ©side PĂ©nie, la mère des neuf Muses. Gaster est un gouverneur auquel mĂŞme les rois et les parlements obĂ©issent.
Les voyageurs passent ensuite en vue de l’Ă®le de Chaneph, pays des hypocrites et des ermites, qui ne vivent que d’aumĂ´nes, puis ils croisent, toujours sans descendre, le long de l’Ă®le de Ganabin, oĂą habite un peuple de voleurs. Pantagruel les salue en faisant tirer le canon, ce qui rend Panurge mort de peur. « Buvons », dira-t-il nĂ©anmoins pour finir.
Le Livre IV se termine par une Briefve déclaration d’aucunes dictions plus obscures contenues on quatrième livre. C’est une sorte de glossaire qui a sans doute été composé par Rabelais lui-même : il explique toutes sortes de mots et expressions peu courants qu’il a utilisés dans son livre.

📌 Vidéo du jour

 

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