Bonjour,

Aujourd’hui nous allons parler du pass sanitaire et du travail depuis le Covid.

pour vous aider, une petite vidéo sous-titrée

  1. Brut la vidéo sur le travail au temps du Covid
  2. le pass sanitaire
  3. Les femmes et le travail au temps du Covid

1. La petite vidéo Brut

Covid-19 : chronologie des mesures prises pour le télétravail

https://www.brut.media/fr/news/covid-19-chronologie-des-mesures-prises-pour-le-teletravail-7af6cf35-a5bf-4fce-905f-5bf9f4ae43ff

2. Le pass sanitaire

Application gouvernementale “Tous Anticovid”

https://bonjour.tousanticovid.gouv.fr/

Pass sanitaire

source : https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus/pass-sanitaire

Le « pass sanitaire » est mis en œuvre dans le cadre du plan national de réouverture. Il permet de limiter les risques de diffusion épidémique, de minimiser la probabilité de contamination dans des situations à risque, et donc la pression sur le système de soins, tout en permettant de maintenir ouvertes certaines activités ou lieux en complément des protocoles sanitaires propres à chaque secteur.

Le « pass sanitaire » est mis en œuvre dans le cadre du certificat numérique de l’UE et du contrôle sanitaire aux frontières. Il permet de sécuriser l’entrée sur le territoire métropolitain, de faciliter la mise en œuvre des mesures de contrôle sanitaire aux frontières ainsi que d’agir contre la falsification des documents de preuves.

Depuis le 9 août, le « pass sanitaire » est obligatoire et s’applique pour :

  • les activités de restauration commerciale (bars et restaurants, y compris sur les terrasses), à l’exception de la restauration collective ou de vente à emporter de plats préparés, de la restauration professionnelle routière et ferroviaire, du « room service » des restaurants et bars d’hôtels et de la restauration non commerciale, notamment la distribution gratuite de repas ;
  • les foires et salons professionnels, et les séminaires professionnels ;
  • les services et établissements de santé, sociaux et médico sociaux, pour les personnes accompagnant ou rendant visite aux personnes accueillies dans ces services et établissements ainsi que pour celles qui y sont accueillies pour des soins programmés. Cette mesure, qui s’applique sous réserve des cas d’urgence, n’a pas pour effet de limiter l’accès aux soins ;
  • les déplacements de longue distance par transports publics interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux) ;
  • les grands magasins et centres commerciaux de plus de 20 000 m², sur décision du préfet du département, lorsque leurs caractéristiques et la gravité des risques de contamination le justifient, dans des conditions garantissant l’accès des personnes aux biens et services de première nécessité ainsi qu’aux moyens de transport accessibles dans l’enceinte de ces magasins et centres.

Depuis le 30 août 2021, le « pass sanitaire » est rendu applicable aux personnes et aux salariés qui interviennent dans ces lieux, établissements, services ou événements.

À compter du 30 septembre 2021, le « pass sanitaire » sera obligatoire pour les mineurs âgés de 12 à 17 ans.

Qu’est-ce que le « pass sanitaire » ?

Pass sanitaire : cinq choses à savoir pour tout comprendre sur son  fonctionnement

Le « pass sanitaire » consiste en la présentation, numérique (via l’application TousAntiCovid) ou papier, d’une preuve sanitaire, parmi les trois suivantes :

1. La vaccination, à la condition que les personnes disposent d’un schéma vaccinal complet et du délai nécessaire après l’injection finale, soit :

  • 7 jours après la 2e injection pour les vaccins à double injection (Pfizer, Moderna, AstraZeneca) ;
  • 28 jours après l’injection pour les vaccins avec une seule injection (Johnson & Johnson) ;
  • 7 jours après l’injection pour les vaccins chez les personnes ayant eu un antécédent de Covid (1 seule injection).

Où le « pass sanitaire » est-il obligatoire sur le territoire national ?

Le « pass sanitaire » est exigé depuis juillet dans les établissements et les rassemblements où le brassage du public est le plus à risque sur le plan sanitaire, à savoir :

  • chapiteaux, salles de théâtre, salles de spectacles sportifs ou culturels, salles de conférence ;
  • salons et foires d’exposition ;
  • établissements de plein air y compris les parcs zoologiques, d’attractions et à thème ;
  • stades, établissements sportifs, piscines, salles de sport ;
  • casinos, salles de jeux et bowlings ;
  • festivals assis / debout de plein air ;
  • cinémas et théâtres ;
  • monuments, musées et salles d’exposition ;
  • bibliothèques, médiathèques (hors bibliothèques universitaires et spécialisées, BPI) ;
  • compétitions sportives ;
  • autres événements, culturels, sportifs, ludiques ou festifs, organisés dans l’espace public ou dans un lieu ouvert au public et susceptibles de donner lieu à un contrôle de l’accès des personnes ;
  • établissements de culte pour les évènements ne présentant pas un caractère cultuel ;
  • navires et bateaux, de type navires de croisière ;
  • discothèques, clubs et bars dansants ;
  • fêtes foraines, à partir d’un seuil de 30 stands ou attractions.

Depuis le 9 août, le « pass sanitaire » est étendu :

  • aux activités de restauration commerciale (bars et restaurants, y compris sur les terrasses), à l’exception de la restauration collective ou de vente à emporter de plats préparés, de la restauration professionnelle routière (sur la base d’une liste validée par arrêté préfectoral) et ferroviaire, du room service des restaurants et bars d’hôtels et de la restauration non commerciale, notamment la distribution gratuite de repas ;
  • aux séminaires professionnels. Pour ces derniers, un seuil à 50 personnes continuera de s’appliquer, et l’application se fera uniquement si ces séminaires ont lieu en dehors du site des entreprises ;
  • aux services et établissements de santé et médico sociaux pour les personnes accompagnant ou rendant visite aux personnes accueillies dans ces services et établissements (à l’exception des établissements et services médico-sociaux pour enfants, ou des résidences autonomie). Cette obligation sera levée évidemment dans toute situation d’urgence, ou pour la réalisation d’un test de dépistage. Aussi, les personnes qui ont un soin programmé à l’hôpital devront se munir d’un pass, sauf décision contraire du chef de service [ou autre autorité] si l’exigence du pass est de nature à empêcher l’accès aux soins du patient dans des délais utiles à sa bonne prise en charge ;
  • aux déplacements de longue distance par transports publics interrégionaux, sauf en cas d’urgence faisant obstacle à l’obtention du justificatif. Cela concerne donc les vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit et les cars interrégionaux non conventionnés. Les autres modes de transport, notamment transports en commun, sont exclus de l’application du pass ;
  • aux grands magasins et centres commerciaux de plus de 20 000 m², sur décision du préfet du département, lorsque leurs caractéristiques et la gravité des risques de contamination le justifient dès lors que l’accès à la vente de biens et services de première nécessité aux alentours est possible. Le contrôle sera fait à l’entrée du centre commercial, et non au niveau de chaque enseigne dans le centre.

Le personnel travaillant dans ces établissements n’est pas concerné par cette dispense de port du masque.

2) Le travail des femmes pendant la crise de la Covid-19

Même pendant l’épidémie de Covid-19, les secteurs dits « essentiels » recrutent constamment. Il s’agit par exemple des secteurs de l’alimentation, des sites d’e-commerce, des professions de santé (médecin, infirmier, laborantin…), des secteurs pharmaceutiques ou encore de l’agroalimentaire ou des transports.

Publié le 08/03/2021 – Banque de France Clémence Berson

La crise de la Covid-19 a bouleversé l’organisation du travail. Les femmes ont été à la fois en première ligne pour affronter le virus et présentes pour s’occuper de leurs proches dans ces temps difficiles. Leur participation au marché du travail a été peu affectée en raison des politiques publiques d’accompagnement et de leurs efforts dans la gestion du temps personnel et professionnel.

Graphique 1 : Évolution du taux d'emploi par sexe, comparaison entre la « Grande récession » et la crise de la Covid - base 100 aux T4 2008 et 2019
Graphique 1 : Évolution du taux d’emploi par sexe, comparaison entre la « Grande récession » et la crise de la Covid – base 100 aux T4 2008 et 2019 Source : Insee. Note de lecture : Le taux d’emploi des femmes a diminué de 0,3 point de pourcentage entre le T4 2019 et le T1 2020.

En mars 2020, l’arrêt net de l’activité du fait de la lutte contre la pandémie a engendré une crise économique très atypique, notamment en ce qui concerne le marché du travail. En France, contrairement à la Grande récession de 2008, peu de différences ont été observées entre les femmes et les hommes en termes d’évolution de chômage et de taux d’emploi (Graphique 1) alors même que la crise de 2020 a touché massivement des secteurs plutôt féminins, comme les services, et non l’industrie comme la crise de 2008. Plusieurs facteurs contribuent à l’expliquer :

  • Au printemps 2020, du fait de la structure par genre des emplois, les femmes se sont retrouvées en première ligne dans la lutte contre le virus. Les métiers du soin sont très majoritairement féminins : les infirmiers sont principalement des infirmières, la parité est en passe d’être atteinte chez les médecins et les professions d’aide-soignant ou d’aide à domicile restent très féminines. D’autres métiers très féminisés ont été également exposés, comme les hôtes de caisses dans les supermarchés ou les personnels de ménage, qui ont continué à mener leurs tâches quotidiennes dans cette période de fortes incertitudes sur la maladie.
  • Le développement très large du chômage partiel, son adaptation à la garde d’enfants, et le soutien important accordé aux entreprises fermées administrativement ont permis d’éviter un chômage massif et la sortie de nombreuses femmes du marché du travail, comme cela a pu être observé notamment aux États-Unis, en Corée du Sud ou au Japon (Djankov et al. 2020). La reprise de l’école et des différents modes de garde d’enfants en bas âge après le confinement du printemps 2020 a également permis aux mères de pouvoir (télé)travailler plus facilement.
  • HCDH | « Sept actions » pour protéger les droits des femmes africaines  durant la COVID-19

    Un bouleversement de la vie professionnelle et personnelle

    Pour les femmes engagées dans des activités considérées comme essentielles, un effet positif de la crise sanitaire a été la valorisation et une meilleure reconnaissance de leur métier. Le revers de la médaille a été une exposition active au virus et la peur corrélative de le transmettre à leurs proches et aux personnes vulnérables qu’elles côtoient dans leurs professions. Pour les autres, la pratique généralisée du télétravail sur les postes éligibles ainsi que le recours massif au chômage partiel — lors du premier confinement de mars à mai 2020 en particulier — ont bouleversé l’organisation du travail et l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle.

    Dans un premier temps, l’articulation entre le télétravail et les tâches du foyer a pu être difficile pour les mères. Albouy et Legleye (2020) ont en effet montré que ces dernières ont davantage que les pères pris en charge la gestion de l’école à la maison, tout en continuant à assumer les tâches non-rémunérées usuelles, elles-mêmes en augmentation du fait de la présence permanente de la maisonnée (repas, courses, ménage). Or, les données collectées par l’OCDE montrent que, bien avant la pandémie, les travaux ménagers et le soin des enfants étaient déjà très largement assumés par les mères. Dans les pays développés, les femmes consacrent en effet deux heures supplémentaires à ces travaux par rapport aux hommes. Le poste le plus important est le soin apporté aux enfants avec 35 minutes par jours, soit plus du double du temps consacré par les hommes (15 minutes). Les mères ont également renoncé à travailler pour garder leurs enfants deux fois plus souvent que les pères.

    La contrepartie positive des confinements et couvre-feux est la prise de conscience par un grand nombre de conjoints de l’importance des tâches ménagères à mener et la difficulté de les articuler avec la vie professionnelle. À plus long terme, le télétravail régulier pourrait favoriser une meilleure organisation de la répartition entre vie privée et vie professionnelle ainsi que du temps imparti aux tâches ménagères au sein des couples (Hupkau et Petrongolo, 2020).

  • COVID-19 : les acquis des travailleuses sont-ils en péril ? - Châtelaine

  • Femmes et précarité en temps de Covid-19

    Malgré les nombreux dispositifs publics de soutien mis en place, les restrictions dues à la lutte contre la pandémie ont augmenté le nombre des situations de précarité. Selon les données de la Caisses d’allocations familiales, le taux de recours au RSA s’est, par exemple, accru de près de 9 % suite au confinement et semble s’être stabilisé à ce niveau (Graphique 2). Parmi les personnes en difficulté, les données de l’OCDE sur les revenus montrent que les femmes ont en moyenne des situations plus fragiles que les hommes, particulièrement les femmes en situation de parent isolé (elles représentent 18 % des ménages surendettés en 2020). La crise actuelle a renforcé cet effet. La fermeture des écoles et des crèches au printemps 2020 les a en effet contraintes à s’occuper de leurs enfants durant la journée, souvent au détriment de leur emploi et de leurs revenus. Les restrictions de contacts avec les plus âgés, qui auraient pu les aider, ont également provoqué des sorties du marché du travail ou des baisses de revenus conséquentes (Givord et Silhol 2020). Enfin, les femmes sont également les principales aidantes d‘adultes proches peu autonomes. Durant ces périodes, nombre d’entre elles ont dû cumuler leur emploi et une attention particulière envers leur entourage, limitant leur disponibilité sur le marché du travail

https://file1.topsante.com/var/topsante/storage/images/1/3/2/6/1326985/le-coronavirus-renforce-inegalite-travail-entre-hommes-femmes.jpeg?alias=exact1024x768_l

Des politiques publiques qui doivent être attentives à l’inclusion des femmes

En France, les politiques publiques, telles que le chômage partiel pour garde d’enfants, ont permis de maintenir la présence des femmes sur le marché du travail depuis le début de la lutte contre la pandémie de Covid-19. Cependant, la crise de la Covid-19 pourrait avoir des conséquences à long terme sur la situation des femmes sur le marché du travail. Notamment, pour se préserver du risque pandémique, certains métiers pourraient automatiser plus largement leurs tâches (automatisation des caisses, digitalisation des commandes, des conférences ou des visites de logements, etc.). Des exemples historiques, comme l’automobile ou l’introduction des distributeurs de billets (Autor 2015), ont montré que l’automatisation s’accompagne d’une croissance de l’emploi. Toutefois, l’adaptation aux emplois créés, souvent plus qualifiés et mieux rémunérés, est plus ou moins aisée selon les profils concernés. En particulier, Chernoff et Warman (2020) montrent que les femmes ayant un emploi peu qualifié et à salaire faible ou moyen sont plus à risque de subir une destruction de leur emploi en raison de l’automatisation post-covid.

Les analyses du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) permettront de vérifier si les mesures de relance permettent aux femmes de prendre pleinement part à la reprise économique. Le HCE étudie en effet la prise en compte de l’égalité entre les sexes dans les études d’impact des textes législatifs. Ausculter les dispositifs d’accompagnement de la reprise sous ce prisme permettra de veiller à ce que ces textes n’aient pas de conséquences différentes selon les sexes, favorisant ainsi l’inclusion des femmes sur le marché du travail.

La crise sanitaire de la Covid-19 a provoqué une crise économique d’une ampleur inédite. Selon la dernière estimation de l’Insee, le PIB a subi une chute de 8,3 % en 2020, l’indicateur de climat des affaires reste à un niveau très faible et l’Insee a recensé 360 000 emplois supprimés en 2020. Dans ce contexte sans précédent, l’Unédic publie une enquête, conduite par l’institut CSA, pour comprendre les effets de cette crise sur le marché du travail.

Journée internationale de la Femme 2021: Table ronde: Comment contrer  l'impact régressif du COVID-19 sur l'égalité des genres

Un recours massif au dispositif d’activité partielle

Lors du premier confinement de mars 2020, une majorité d’établissements (81 %) a eu recours à l’activité partielle. Cette proportion a baissé durant l’été, tout en restant à un niveau élevé (43 %).

Les entreprises qui n’ont pas eu recours au dispositif déclarent en majorité disposer de suffisamment de trésorerie pour maintenir les salaires (62 %) ou ne pas être impactées par la crise (52 %). Une part beaucoup plus faible explique ne pas avoir eu recours à l’activité partielle du fait de la possibilité de poursuivre leur activité en télétravail (26 %).

L’étude montre par ailleurs que les ouvriers et employés ont plus souvent été placés en activité partielle (1 sur 2), que les cadres (3 sur 10), pendant le premier confinement. Cet écart s’explique probablement parce les cadres ont davantage pu télétravailler (42 % vs 4 % des ouvriers et 22 % des employés).

Des demandeurs d’emploi fragilisés économiquement, avec de moindres perspectives de sortie du chômage

Comme le montrait déjà une note de l’Unédic sur les répercussions de la crise liée à la Covid-19 sur le marché du travail, l’augmentation du nombre d’inscrits à Pôle emploi au printemps 2020 est davantage le résultat d’une moindre activité des demandeurs d’emploi, qui n’ont pas pu travailler, que de nouveaux inscrits ayant perdu leur emploi du fait de la crise. L’enquête montre ainsi que parmi les personnes interrogées, 3 demandeurs d’emploi sur 4 ont été au chômage pendant la totalité de la période de confinement.

La crise a également eu un impact sur les revenus et la capacité à épargner des demandeurs d’emploi. Alors qu’au niveau global, le stock d’épargne a augmenté sur la période, l’étude montre que 32 % des demandeurs d’emploi ont perçu des revenus très inférieurs durant le confinement (vs. 19 % pour les salariés) et 39 % durant la période post confinement (vs. 18 % pour les salariés). Par ailleurs, un salarié sur deux a déclaré qu’il a pu épargner depuis le début de la crise et seulement 2 demandeurs d’emploi sur 10.

Des projets professionnels bouleversés par la crise

2/3 des demandeurs d’emploi interrogés et 1/3 des salariés déclarent avoir vu leur projet professionnel impacté par la crise sanitaire dont les conséquences économiques sont la cause principale de ce bouleversement. Les uns et les autres expriment le souhait de modifier leur rapport au travail : 1 demandeur d’emploi sur 2 et plus de 4 salariés sur 10 déclarent avoir envie de « modifier leur rapport au travail ». Ils souhaitent aussi, pour certains, commencer une formation (47% des demandeurs d’emploi et 29% des salariés) et dans une moindre mesure faire une reconversion (44% et 28% respectivement). Les jeunes sont les plus nombreux à exprimer cette envie de changement, comme le révélait déjà la note d’éclairage sur la perception du chômage chez les jeunes publiée par l’Unédic en juillet dernier.

Quel est l’impact de la crise de la Covid-19 sur le projet professionnel, le recrutement et la recherche d’emploi ?

Est-ce que la crise a suscité des changements de projet professionnel, des envies de reconversion ? La recherche d’emploi a-t-elle été bouleversée ? Et côté employeurs, comment le recrutement a-t-il été impacté ? Ce premier éclairage analyse les effets de la crise de la Covid sous l’angle de la recherche d’emploi et du projet professionnel.

https://www.francesoir.fr/sites/francesoir/files/000_1pw5q5_field_mise_en_avant_principale_1.jpg

Des demandeurs d’emploi qui adaptent leur manière de chercher un emploi

Durant le premier confinement, les demandeurs d’emploi ont majoritairement continué à chercher un emploi. 45 % d’entre eux ont gardé le même rythme de recherche et 20% l’ont accéléré, malgré la baisse importante du nombre d’offres disponibles à cette période. Après le premier confinement, ce rythme s’est intensifié, ils ont davantage recouru aux canaux numériques. Pourtant, les demandeurs d’emploi sont assez pessimistes quant à leur retour à l’emploi.

Cette inquiétude au sujet de l’emploi est confirmée par les employeurs qui, pour 29% d’entre eux, ont repoussé ou annulé la plupart de leurs projets de recrutement en raison de la crise de la Covid-19. Cette proportion est plus élevée parmi les établissements ayant stoppé leur activité durant le confinement. Pour autant, au moment de l’enquête, les employeurs étaient plus optimistes concernant l’avenir, puisqu’ils étaient 41% à envisager de recruter d’ici la fin de l’année.

Des concessions envisagées par les demandeurs d’emploi, une constance côté employeurs

La majorité des demandeurs d’emploi et des salariés interrogés dans l’enquête de l’Unédic indiquent être prêts à faire des concessions pour faire aboutir leur projet professionnel (90 % des demandeurs d’emploi et 85 % des salariés). C’est en particulier le cas parmi ceux dont le projet professionnel a été directement impacté par la crise actuelle.

Les demandeurs d’emploi seraient ainsi majoritairement prêts à faire de concessions quant aux missions proposées, à « accepter un CDD ou un contrat saisonnier » ou encore à accepter un contrat qui implique de « prendre sa voiture tous les jours ». En revanche, ils sont plus réticents à accepter des « conditions de travail dégradées » ou à « revoir à la baisse leurs prétentions salariales. »

Les employeurs qui ont procédé à des recrutements pendant la crise n’ont quant à eux pas significativement modifié leurs critères de recrutement.

Coronavirus : les femmes, plus nombreuses que les hommes à avoir perdu leur  emploi

Des perspectives d’avenir teintées d’un certain pessimisme

Interrogés sur leur niveau de confiance dans l’économie française, demandeurs d’emploi, salariés et employeurs se montrent assez pessimistes. 73 % des demandeurs d’emploi, 66 % des salariés et 62 % des employeurs et ne se déclarent pas confiants quant à la situation de l’économie française. En revanche, salariés et employeurs déclarent avoir confiance dans leur avenir professionnel, ce qui n’est pas le cas des demandeurs d’emploi qui se montrent plus inquiets quant à leur perspective de retour à l’emploi. Un quart d’entre eux jugent élevée la probabilité de ne pas retrouver un emploi durable dans les 6 mois à venir.

Extra text (not mandatory)

4. Covid-19 : et si on rémunérait le travail des femmes à la maison pendant la crise ?

Peu après la fermeture des écoles, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 en Allemagne, toute une série de blogueuses et militantes ont publié sur internet des factures envoyées aux autorités publiques, accompagnées d’un mot-dièse:<a href="https://twitter.com/search?q=%23CoronaElternRechnenAb&src=typed_query" rel="noopener noreferrer nofollow" target="_blank">#CoronaElternRechnenAb</a> (traduction "<em>les parents règlent les comptes du corona")</em>

Peu après la fermeture des écoles, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 en Allemagne, toute une série de blogueuses et militantes ont publié sur internet des factures envoyées aux autorités publiques, accompagnées d’un mot-dièse:#CoronaElternRechnenAb (traduction “les parents règlent les comptes du corona”)
@pixabay

La crise sanitaire expose l’urgence d’une meilleure reconnaissance du travail invisible à la maison. Cette situation sans précédent a “spectaculairement remis en lumière l’importance du travail domestique, transparent car gratuit, et donc non reconnu et non valorisé. Un travail effectué aux deux tiers par des femmes”, relève Michèle Bovolenta, une des organisatrices de la grève des femmes de juin 2019 en Suisse.

Le travail des femmes, victime collatérale du Covid | Les Echos

Le mouvement a choqué, au pays qui a inventé l’expression les «mères corbeaux», qui négligent leurs enfants au profit de leur emploi. Peu après la fermeture des écoles, dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 en Allemagne, toute une série de blogueuses et militantes en vue ont publié sur internet des factures envoyées aux autorités publiques. Leurs factures. Accompagnées d’un mot-dièse:#CoronaElternRechnenAb, soit «les parents règlent leurs comptes» – le jeu de mots est le même en allemand.

Si je me plains, qu’est-ce que cela va changer dans ma relation avec mon enfant? Ce sont les injonctions sociales qui permettent de garder le contrôle sur les femmes.
Kate Lindley, militante féministe genevoise

«Trois enfants à qui je fais l’école depuis six semaines, c’est autant de temps que je ne travaille pas pour mon entreprise,écrit Anderl, de Munich. Six semaines pour 12 423,60 euros, c’est une bonne affaire pour l’Etat. Je ne décompte même pas l’argent que j’ai fait perdre à ma société en remplaçant les profs.» Un modèle de facture est téléchargeable, avec des taux horaires à cocher.

«Cette action vise à quantifier, avec des exemples, ce que vaut le travail parental (qui est statistiquement en majorité maternel) en euros», explique sur son blog l’autrice Patricia Cammarata, fer de lance de la campagne, qui n’en revient toujours pas des torrents d’insultes qu’elle a essuyés sur les réseaux sociaux. «Beaucoup de femmes m’attaquent. Et comment faisaient nos grands-mères pendant la guerre, dit l’une. Mais pourquoi avez-vous eu des enfants, dit l’autre»… Ah, ce piège du travail domestique qui doit être un acte d’amour!

En Suisse, des calculs ont établi à 7800 euros par mois le coût réel du travail domestique, selon Kate Lindley, militante féministe genevoise très active dans la question du «care», et qui a récemment organisé un atelier sur les charges des mères. «Si je me plains, qu’est-ce que cela va changer dans ma relation avec mon enfant? Ce sont les injonctions sociales qui permettent de garder le contrôle sur les femmes.»
Covid-19 sur le lieu de travail : l'erreur décisive que commettent la  moitié des gens qui contaminent leurs collègues : Femme Actuelle Le MAG

Le travail non rémunéré a explosé avec la crise sanitaire

En réalité, la crise du Covid ne va pas remettre sur le tapis la question d’un salaire maternel, dont le risque est de renvoyer les femmes au foyer, pointe une des organisatrices de la grève de 2019, Michèle Bovolenta. Ni même la question d’un revenu universel, un peu plus consensuel. Mais elle a spectaculairement remis en lumière l’importance du travail domestique, transparent car gratuit, et donc non reconnu et non valorisé. Un travail effectué aux deux tiers par des femmes, selon l’OFS (Office fédéral de la statistique suisse, ndlr). En 2016, le travail non rémunéré représentait 9,2 milliards d’heures par an, équivalant à 408 milliards de francs suisses (soit environ 379 milliards d’ euros), soit plus que le travail salarié, avec 7,9 milliards d’heures. Des chiffres qui ne devraient pas beaucoup bouger d’ici 2021, prévoit l’OFS.

Cuisine, ménage et lessives plus fréquents, école à la maison, occupation des enfants, gestion du stress de la famille: des études sociologiques viennent d’être lancées pour établir comment les tâches supplémentaires liées au confinement ont été réparties. Dans quelle mesure la pandémie a-t-elle renforcé les inégalités de genre? Les femmes, très souvent moins payées que leurs compagnons, leur ont-elles laissé une certaine priorité ?

«Il y a de fortes possibilités que ce travail ait été en grande partie assumé par les femmes dans les foyers, envisage Maribel Rodriguez, du Bureau vaudois pour l’égalité. Il serait en outre intéressant de se poser la question des conditions de télétravail à la maison (pour celles et ceux qui en ont bénéficié) et de qui a bénéficié de quelles conditions (chambre dédiée, table de travail, etc.), et de qui a réduit son taux d’activité ou a demandé aux employeurs des aménagements pour tâches éducatives.»

On nous dit : stop aux revendications féministes, il faut reconstruire l’économie. Ce n’est pourtant pas le moment d’oublier les femmes, ce n’est pas une question partisane, c’est une question de société.
Claudine Esseiva, pdte du mouvement de femmes entrepreneures suisse

Selon un sondage en France paru un mois après le début du confinement, 58% des femmes estimaient passer plus de temps que leur compagnon aux tâches ménagères et éducatives, mais un tiers d’entre elles jugeaient cette répartition égalitaire (32%). Les différences augmentent en fonction du nombre et de l’âge des enfants.

Sur le site de TV5monde >Femmes-hommes : inégaux devant la crise du coronavirus ?

«Si on veut argumenter, il faut des faits et c’est encore trop tôt, insiste Claudine Esseiva, présidente du Mouvement de femmes entrepreneures BPW Suisse et membre PLR du législatif de la ville de Berne. Mais j’ai le sentiment, ou plutôt la crainte, qu’on pourrait revenir à des schémas traditionnels. On nous dit : stop aux revendications féministes, il faut reconstruire l’économie. Ce n’est pourtant pas le moment d’oublier les femmes, ce n’est pas une question partisane, c’est une question de société. Il n’y a pas d’économie sans ce travail des femmes.»

Avec 60 associations, le BPW Suisse vient de lancer un appel solennel au parlement pour qu’on n’oublie pas les femmes. «C’est symbolique de voir que la seule correction faite pendant la Sondersession ait concerné les crèches»: les élus ont en effet débloqué 65 millions de francs, pas prévus, pour ces structures d’accueil.

Les femmes ne veulent pas de salaire mais plus de partage et de reconnaissance.
Nicky Le Feuvre, professeure de sociologie à l’Université de Lausanne

Un problème systémique, pas personnel

«La revendication s’est déplacée, explique Nicky Le Feuvre, professeure de sociologie à l’Université de Lausanne. Le salaire domestique, mobilisateur en Italie ou en Allemagne dans les années 1970, mais peu évoqué ailleurs, a laissé la place à la demande d’une meilleure répartition des tâches. Les femmes ne veulent pas de salaire mais plus de partage et de reconnaissance. Elles effectuent encore aujourd’hui 20 heures de travail domestique de plus que les hommes par semaine, cela a des conséquences sur leurs carrières, leurs retraites. Pour qu’elles aient de meilleures rémunérations, il faudrait qu’elles travaillent davantage à l’extérieur. Si les hommes avaient les mêmes contraintes, les entreprises modifieraient leur fonctionnement.»

Que la crise sanitaire ait ouvert les yeux à certains ne changera rien à l’affaire: «Des enquêtes ont montré que les jeunes couples les plus décidés à adopter un fonctionnement très égalitaire avant l’arrivée d’un enfant glissent malgré tout vers un partage inégal: les choses ne se passent pas comme prévu, détaille l’universitaire. Autour d’une moyenne de 70 heures de travail pour chacun, la proportion du travail domestique a augmenté pour les mères et baissé pour les pères. C’est le système qui veut ça, ce ne sont pas les gens.»

En cause, les difficultés de garde des enfants, les horaires d’ouverture des magasins, les temps de déplacement… «Le pire, c’est que la volonté de partage ne mène pas forcément à la stabilité». Bonus suisse: les salaires masculins étant élevés, il suffit de 1,5 salaire pour entretenir une famille. Devinez dans le couple qui travaille à 50%… «C’est le pire scénario pour obtenir des changements pérennes.»

C’était déjà la première revendication du manifeste de la Grève des femmes, le 14 juin 2019: «La reconnaissance et une répartition équitable du travail domestique, éducatif et du soin.» Un an plus tard, la crise du Covid l’a montré avec acuité: ce n’est absolument pas un sujet privé, qui touche les seules familles, mais une urgence publique qui concerne la société tout entière.

Sources : https://information.tv5monde.com/terriennes/covid-19-et-si-remunerait-le-travail-des-femmes-la-maison-pendant-la-crise-362532