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Les Prologues de Rabelais

Image result for click icon Prologue de Gargantua et pantagruel en français moderne

Image result for click icon Prologues originaux manuscrits

Un prologue comique

  • – Apostrophe du début : identifie les lecteurs à des “buveurs” défigurés => cette apostrophe place d’emblée le prologue dans le registre comique => impression de moquerie, public tourné en ridicule : “vous pensez trop facilement”. Le lecteur est ainsi piqué dans son orgueil.
  • – Champ lexical du comique : “drôles”, “frivoles”, “rire”, “joyeux”…
    – Passage apostrophe-Socrate-Silènes => emboîtement de comparaisons sans lien logique.
  • – Exagération : comparaison Socrate-pelure d’oignon. Mélange de registres : décalage entre Socrate et la pelure.
  • – Longues énumérations à visée comique :
    • Enumération des chimères sur les Silènes, des défauts et des attitudes de Socrate, des conditions sociale : Rabelais semble oublier la phrase.
    • Enumération des œuvres de Rabelais : “Gargantua, Pantagruel, Fesse pinte, La dignité des braguettes, des pois au lard”. Les 2 premières œuvres sont effectivement celles de Rabelais, mais le reste des œuvres est inventé pour faire rire
    • proverbe, fin du 2ème paragraphe : mélange la figure philosophique de Socrate et un proverbe populaire

=> Rabelais cherche à divertir son lecteur.
Sous cette apparence burlesque, Rabelais veut en réalité faire passer un message au lecteur pour lui indiquer que sous les apparences comiques il peut se cacher des intentions sérieuses.

La démonstration de la valeur de son œuvre

  • Sous des apparences comiques, le texte cache un message sérieux et est construit de façon rigoureuse :
    • Plan : Construction rigoureuse
    • Utilisation de connecteurs logique “C’est pourquoi”…
    • Question rhétorique en début de deuxième paragraphe
  • – 1er paragraphe : dualité aspect des Silènes : laides à l’extérieur et sérieuses à l’intérieur. boîte : comparant d’un comparé : Socrate, lui-même comparant d’un comparé : le livre. Socrate : dualité (vertueux et laid)
  • – 2ème paragraphe : dualité de l’œuvre : derrière l’aspect burlesque, intentions sérieuses => livre comparé aux Silènes (comparaisons emboîtées). Ainsi, par l’exemple des Silènes, Rabelais rend plus compréhensible dsa vision de son œuvre.
    – Opposition entre intérieur et extérieur mise en valeur par une énumération (aspect philosophique de Socrate opposé à l’aspect moral) et par des comparaisons
    – Unité du passage :
  • 1er paragraphe : passage descriptif (à visée argumentative) – 2ème paragraphe argumentatif (connecteurs logiques)
  • Métaphore filée : la boîte qui unifie le prologue => insiste sur le fait que le contenu est différent du contenant
  • Références antiques : Platon et Socrate. Livre comparé à Socrate (modèle de pensée et d’humanité) : vocabulaire hyperbolique => c’est un modèle et un idéal.
  • – L’œuvre de Rabelais est ainsi comparé au contenu des Silènes, contenu qu’il veut montrer précieux : “drogues fines, comme le baume, l’ambre gris, l’amome, la civette, les pierreries et autres choses de prix”. Vocabulaire médical pour montrer que la lecture peut soigner l’ame.
  • – De même, Rabelais utilise un vocabulaire valorisant pour décrire “l’intérieur” de Socrate : “céleste”, “inappréciable drogue”, “intelligence”, “force”, “merveilleuse”…

Un prologue humaniste

  • – Références à l’Antiquité et à ses penseurs, avec éloge de ses penseurs.
  • – Rabelais encourage à faire la différence entre l’apparence et la vraie valeur des choses (Silènes d’aspect frivole, mais contenant des “drogues fines”, Socrate qui peut paraitre laid, mais qui est finalement décrit avec un vocabulaire très élogieux…).
  • – Par comparaison avec son oeuvre, Rabelais fait l’éloge de la lecture.
  • – Rabelais demande un lecteur actif et qui saura voir au-delà des apparences la beauté et les enseignements contenus dans son œuvre.
  • Ainsi, Rabelais veut encourager son lecteur à penser, à voir au-delà des apparences.
  • Le début du prologue de Gargantua de Rabelais tthéorise et met en pratique le projet du livre : enseigner par le rire. Mais il reste une ambiguïté : le double aspect, burlesque et sérieux. Ce double aspect montre la liberté et l’audace de l’écrivain. Ici, le dialogue est un moyen d’enseigner au lecteur.

Résumé

Un texte sérieux et argumentatif

  • Abondance des références antiques et savantes.
    • Ecrivains : “Socrate” et son élève “Platon”, “Alcibiade”,”Galien”, “Bacchus” (dieu de la fête)
    • Œuvres : “Le banquet”, “La république”
    • Les silènes : boîtes à l’aspect extérieur amusant contenant des remèdes précieux
  • Lexique abstrait très présent.
    • Lexique philosophique : religion, mystère, politique, symbole pythagorique…
    • Lexique moral : courage, avisé, sérénité, sobriété…
    • Lexique hyperbolique : perfection naturelle, incroyable, invincible, infortuné…
  • Armature argumentative.
    • Connecteurs logiques : mais, car, c’est pourquoi, pourtant, alors que, en supposant que…
    • Questions rhétoriques et oratoires.
    • Système 1ère 2ème personne.
    • Nombreux impératifs et futurs à valeur d’impératifs.

Transition : Par son sérieux et son caractère argumentatif, ce texte joue bien son rôle de prologue.

Un texte plaisant et provocateur.

  • Références et proverbes populaires.
    • Références : “déboucher une bouteille de vin”, “chien qui mange un os”, “une pelure d’oignon”
    • Proverbes : “l’habit ne fait pas le moine” …
  • Lexique comique.
    • Pitreries, moqueries, dérisions, plaisanteries …
    • Titre des livres : Gargantua, Pantagruel
  • Énumérations délirantes (l9, 10, 14, 15, 31, 32 …)
  • Enchaînement baroque des comparaisons les unes dans les autres : Socrate – Sylène – oeuvre – lecteur.
  • Phrases provocatrices : “Livre qui s’adresse aux buveurs et aux vérolés” …

Transition : Le texte témoigne une joie d’écrire : Une oeuvre qui ne s’adresse qu’au bon vivant.

Un texte humaniste.

  • Le modèle antique : de nombreuses références à l’Antiquité. Un retour aux textes antiques et prôné.
  • Un lecteur actif.
  • Utilisation de l’expérience vécue la plus quotidienne.
  • Formules humanistes : “substantifique moelle” – “savoir intelligent”
  • Les centres d’intérêt du texte : opposition réalité-apparence; annonce de : la politique, la religion.

Conclusion : La substantifique moelle (savoir trouver l’essentiel). Ces idées humanistes seront reprises et développées au XBIème siècle, notamment par Montaigne. Cependant, aucun n’a su mêler à ces idées le côté truculent que l’on retrouve dans Gargantua.

Compraison des prologues présentation pour le cours P1 et 2