Lyrana Deirdre Hughes

Jean-François Lamarque, parlons du réchauffement de la planète.

Docteur Lamarque a un PhD en Physique 1993. Il est chercheur (Scientifique III) à NCAR(National Center for Atmospheric Research)  à Boulder au Colorado.

Lyrana Hughes : On dit que le changement climatique est le problème d’aujourd’hui, il aura de grandes répercussions et on ne les connaît pas encore toutes. Une de vos missions est de faire des modèles, est-ce qu’ils nous informent sur ce qui va nous arriver ?

Dct JF Lamarque

Lamarque : Ils nous informent jusqu’à un certain point. Les modèles ont des capacités de reproduire certains phénomènes et d’autre pas. Ils sont surtout liés aux manières dont les processus sont représentés et aussi le degré d’échelle que le modèle  peut représenter. Donc il y a certaines choses qu’un modèle peut faire d’une manière assez représentative et des choses qu’il ne peut pas faire. Et donc un des problèmes à l’utilisation d’un modèle c’est de savoir quelle est la partie qu’on peut accepter et quelle est la partie qu’on ne peut pas accepter. Et donc on a besoin de le comparer beaucoup aux observations et donc ça nous donne une évaluation (en tous cas par rapport à ce qu’on connait maintenant et aussi au système présent) comment un modèle se comporte dans la représentation de certains phénomènes.

 

Hughes : Quelle sera votre contribution au cinquième Rapport d’évaluation du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et quel est le but de ce document ?

Lamarque : Alors, ma contribution sera dans le chapitre 8 sur ce qu’on appelle le forçage radiatif. Le forçage radiatif c’est en gros essayer de définir comment l’atmosphère va être poussé vers un réchauffement ou un refroidissement en fonction du changement de concentration d’espèces chimiques. Donc par exemple si on change le CO2 dans l’atmosphère on peut calculer quelle est la quantité d’énergie solaire ou venant du sol qui va être absorbée dans l’atmosphère par le CO2.

 

Hughes : Si un citoyen ordinaire, voulait faire un changement positif dans sa vie pour atténuer le changement du climat Quel est le geste de tous les jours qui a le plus d’impact ?

Lamarque : Une chose qu’on discute beaucoup dans ces temps-ci, c’est en fait que n’importe quelle quantité de CO2, dioxine carbone, qui est émise dans l’atmosphère va conduire à un réchauffement. Et en fait c’est quelque chose qui va être là pour…cet impact va durer pendant des dizaines, des centaines, et jusqu’à un certain point des milliers d’années. Donc tout ce qu’on fait maintenant qui requiert une utilisation de fuel, va avoir un impact bien bien bien après l’époque où on sera mort et nos enfants et leurs enfants et leurs enfants. Donc je crois que toute limitation d’utilisation d’hydrocarbure est bonne. En tant que personne, on peut essayer de limiter autant que possible les émissions qui sont liées au carbone. Mieux isoler sa maison, moins conduire, d’une certaine manière acheter des produits locaux, tout ce qui peut réduire une consommation de fuel peut aider.