« La cité des enfants perdus » est un film d’aventures fantastique français de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro sorti, en 1995, qui met en scène Ron Perlman dans le rôle d’Un, baleinier costaud qui sauve son frère d’un scientifique fou et terrifiant joué par Daniel Emilfork. On remarquera la présence de Judith Vittet dans le rôle de Miette, chef des enfants voleurs, et Dominique Pinon qui montre sa grande polyvalence dans les rôles du scaphandrier et des clones du méchant Krank. Ce film de 1h 52 minutes, produit par Canal + offre le ton d’un conte de fées noir qui ne manquera pas de séduire tous ceux qui aiment l’aventure et la fantaisie.
C’est le deuxième film de l’équipe Jeunet-Caro, après « Delicatessen, » qui mettait déjà en scène Dominique Pinon. Le film a fait l’ouverture du festival de Cannes après six ans de réalisation et 80 millions de francs. Ce grand budget, obtenu grâce au succès de « Delicatessen, » a été principalement dépensé en effets spéciaux. Pour 17 minutes du film 15 artistes ont travaillé pendant plus de 30 mois.
Un, le héros du film, est joué par l’acteur américain Ron Perlman, c’était son premier film en français. Il ne parlait pas la langue, ce qui est audible bien qu’il ait mémorisé son texte parfaitement. Il a déclaré dans une interview, combien il avait détesté la scène dans laquelle Un, possédé par la mite, frappe sa compagne Miette au visage.
Le film commence dans une chambre décorée pour Noël, un petit garçon dressé dans son berceau est entouré de jouets. Le Père Nöel descend de la cheminée avec un sourire, suivi d’une dizaine d’autres. Le petit observe avec horreur la chambre envahie de pères noëls aux visages grotesques. Tout se distord, il commence à crier, la scène arrive à son apogée avec un cri et un gros plan du visage du scientifique fou Krank. Travaillant avec sa femme et ses fils clonés, il vole les rêves des petits enfants enlevés, mais ne récolte que des cauchemars. Un, un costaud de carnaval, doit sauver son petit frère de Krank et sa machine terrible dans une aventure d’horreur et fantaisie.
Jeunet et Caro voulaient raconter l’histoire de Miette, Un, Krank, et les rêves depuis quatorze ans, bien avant la conception de « Delicatessen. » Leur but était d’utiliser l’art noir et futuriste pour créer un monde sombre et sans rêves. Krank manque d’imagination, il ne peut rien sentir ; alors il est enfermé dans le monde banal de la réalité . Ici, Jeunet et Caro explorent la perte de l’esprit de l’enfance et le pouvoir des rêves et de l’imagination contre le mal dans une aventure palpitant et touchante.
Le charme et la magie du film vient principalement de la mise en scène de Caro. Les rues et les bâtiments sont tous noirs et sales sous un suaire de brouillard. Les enfants s’habillent comme des adultes miniatures, et les grands sont des caricatures, avec des costumes noirs et excentriques mêlés à la technique futuriste, comme les yeux en métal et les inventions de Krank nous donnent le sens d’être dans un autre monde. On trouve aussi une tendance vers le grotesque, les méchants sont en contre-plongée pour apparaître plus grands et intimidants. Le film déborde de scènes de rats, insectes, et d’oiseaux qui déchirent en morceaux des poissons morts.
«La cité des enfants perdus » est parfait pour ceux qui ont l’esprit d’aventure et apprécie l’absurde, le noir et le bizarre. Ce film est à voir pour ses superbes décors, ses effets spéciaux fabuleux, et le monde surréel où les enfants règnent dans les rues, les puces sont dressées pur tuer, et les rêves ont un pouvoir. Ils ont créé un conte de fées fantastique pour adultes, aux images violentes et plusieurs complots de meurtre qui provoquent une réaction viscérale. Jeunet et Caro nous plongent dans un monde de magie et de mystère avec des effets magnifiques et une histoire très émouvante.
Cette image de cauchemar apparaît après la première scène, c’est notre introduction au monde de Krank. Le fond est tout noir, avec une fenêtre rouge derrière Krank pour évoquer le mal et attirer l’attention. On voit son expression grotesque en gros plan et contre plongée, pour qu’il apparaisse plus menaçant. Sur sa tête, on voit la technologie rétro, on dirait un robot. C’est une réflexion sur la réalité de Krank, vide à l’intérieur parce qu’il n’a plus d’imagination.
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