billet de Jonah Crisanti
Terrorisme Islamiste : La France doit-elle aider ses anciennes colonies africaines ?
Dans les pays africains en voie de développement, les groupes terroristes profitent de l’absence de fortes armées nationales. Dans plusieurs cas, la France est devenue une sentinelle. Tôt le matin du 28, au Mali, des islamistes ont tué deux soldats de l’ONU et un civil ainsi que blessé de nombreuses victimes [1].

Située au nord-est du Mali [2], la base de l’ONU à Kidal a été attaquée par des terroristes islamistes. L’attaque a pris place à 4 heures du matin, elle a été perpétuée par des membres du groupe djihadiste Ansar Dine [3]. Les assaillants ont utilisé des roquettes dans leur attaque qui a touché gravement deux soldats guinéens et un civil. Vingt personnes ont été blessées, mais leur état est stabilisé.
Le groupe Ansar Dine revendique la responsabilité de l’attaque en réponse à la violation de leurs terres par les ennemis de l’islam (France 24, 29.11.15).
Dès 2013, la France a joué un grand rôle dans les affaires du Mali [4] surtout celles concernant le terrorisme et la sécurité nationale de la France. Selon le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, on ne peut pas laisser se développer un état terroriste aux portes de l’Europe (Le Figaro, 14.1.13).
Hors, les radicaux qui se situent généralement dans les régions désertiques du nord menacent le pays. L’intervention française est une action préliminaire contre le mouvement des adeptes d’Ansar Dine vers la capitale, Bamako (Le Monde, 15.7.14). Donc, lancée le 11 Janvier 2013, le but de l’opération Serval est de stopper les extrémistes dans leur conquête du pays en aidant la force militaire malienne (Le Monde, 15.1.13).
Al-Qaida au Maghreb Islamique (A.Q.M.I.) veut imposer la loi charia sur le peuple Malien contre leur volonté. Dans une autre attaque au grand hôtel Radisson Blu [5], les participants d’AQMI ont tué 27 personnes tandis qu’ils en ont gardé plusieurs en otage (Le Parisien, 20.11.15). Les forces militaires maliennes ne sont ni assez nombreuses ni assez fortes pour combattre efficacement ces fanatiques, ce ne sont pas les seuls, d’ailleurs, dans une lettre au président sénégalais, le président François Hollande déclare que la France sera à leurs côtés pour identifier et arrêter les commanditaires de cette attaque terroriste (L’express, 14.12.13).
On peut penser que si la zone du nord du pays est contrôlée par l’ONU, les militaires maliens, et les forces françaises, les radicaux devront disparaître ; ce n’est cependant pas le cas. Plusieurs des anciennes colonies de la France, comme le Burkina Faso par exemple, ont besoin de l’aide militaire et économique que le gouvernement français leur propose. Par rapport à ce qui est passé à Kidar, une puissance neutre est nécessaire comme les français et l’ONU pour garantir la paix. Ces pays ne sont pas assez établis militairement et l’aide internationale peut les aider à protéger leurs citoyens.
http://www.france24.com/fr/20151128-mali-attaque-terroriste-camp-on…
http://www.lefigaro.fr/international/2013/01/13/01003-20130113ARTFI…
http://www.lemonde.fr/afrique/chat/2013/01/15/pourquoi-la-france-in…
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/07/13/l-operation-serval…
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/mali-au-moins-deux-s…
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/mali/presentation-du…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tourisme_au_Mali
http://www.bobodioulasso.net/auteurs/mali.htm
http://www.leparisien.fr/international/mali-attaque-terroriste-cont…
[1] Le Mali a une histoire riche qui commence à l’époque médiévale (VIIIe siècle) quand des grands empires y ont été établis. Dès 1855, le pays a été colonisé par la France, il a acquis son indépendance en 1960. Le premier président de la République du Mali, Modibo Këita avait installé un régime autoritaire. Il a été remplacé par Moussa Traoré qui a instauré une dictature militaire. Le Mali connaît une période de stabilité et d’approfondissement de la démocratie dans les années 1990 et 2000. Mais la reprise de la rébellion touarègue provoque une grave crise en 2012 (diplomatie.gouv.fr)
[2] Le secteur le plus productif de l’économie malienne est l’agriculture qui représente 38,5%. du PIB (Produit Intérieur brut), il est suivi de près par les services (37%) et puis l’industrie (24,4%). En 2014, il y avait environ 17 millions habitants, dont 95% étaient musulmans. Les ressources nationales sont les minéraux et les produits agricoles. Le pays est le troisième producteur africain d’or (85% de ses exportations). (diplomatie.gouv.fr)
[3] Ansar Dine est un des trois groupes extrémistes implantés dans la région. Au nord du pays, le groupe force les gens à suivre la loi charia (le système juridique de base de l’Islam qui suit fermement le coran et les hadiths) (Le Figaro).
[4] Le taux d’alphabétisation est faible (seulement 33,4%). Depuis le début des années 2000, tourisme a connu une croissance significative dans tout le pays . Cependant, dès l’insurrection islamique récente, le tourisme a baissé.
Un des plus grands écrivains malien, Mamadou Ouane, a publié un livre internationalement connu, Les Dogons du Soudan (1938).
[5] Le grand hôtel Radisson Blu se situe à Bamako, la capitale du pays.
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